Agorique

De LERDA
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Cette page est une courte introduction de réflexion sur le phénomène agorique.

L'héritage ScholasticoNewtonien nous laisse face a un dilemme lorsque le paradigme ambiant est pris en défaut, souvent par l'extension de l'espace considéré (problème dit de localité) :

  • soit la loi appliquée est erronée;
  • soit les conditions initiales sont mal estimées.

L'agorique étend le dilemme à un trilemme :

  • soit le mode de pensée ScholasticoNewtonien est insuffisant pour la thèmatique considérée.

Cette incomplétude conduit à des approches complémentaires :

  • une approche opérationaliste qui va se préoccuper de l'effectif tel que rencontré dans les circonstances présentes qui ont découlé des conditions initiales. C'est une approche du "comment" (techne) ou techno-logique. Elle correspondrait à une singularité technologique en train d'advenir.
  • une approche architectonique qui va rechercher, à partir de la réflexion sur la cohérence de l'expérience, les fondements antérieurs aux conditions initiales. C'est une approche du "pourquoi" (episteme) ou epistémo-logique. Elle correspondrait à une singularité epistémologique engagée par la non résolution du problème des "n-corps" par Poincaré.

La pensée

Un mode de pensée est au moins à deux niveaux :

  • le concept de syllogisme : "un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d'autre que ces données en découle nécessairement par le seul fait de ces données"(Topiques, I, 1, 100 a 25 et Premiers Analytiques, I, 1, 24 b 18-20)
  • la mécanique d'inférence. Trois familles de mécanismes sont à considérer selon que le discours syllogistique (ce qui correspond au problème pratique des "n-corps") est:
  • n=2 exploré par Socrates, ou dialectique : exemple du raisonnement qui va être appliqué (http://www.espacefrancais.com/le-raisonnement-par-syllogisme/) qui va logiquement conduire de deux prémisses à une conclusion.
  • n=1 exploré par Norbet Wiener, ou monolectique : exemples d'autocontrôle cybernétique, d'autocatalyse naturelle, d'automatisme artificiel. Il est caractérisé par une prémisse (action) qui va résulter en un résultat (réaction) à travers un mécanisme interne (enaction).
  • n>2 exploré de façon appliquée (réseau informatique) par Norman Hardy, ou polylectique : exemple de la réflexion sur l'univers, la mécanique quantique, la relativité. C'est le mode agorique où est confrontée une agora de prémisses, ouverte ou fermée (le cas du trilectique semble être particulier), qui va conduire à une émergence dynamique. Ainsi une réflexion sur l'univers doit considérer comme prémisses l'ensemble des conditions initiales de l'ordre de 10^80 élèments et bien plus encore d'eccéités.

L'agorique

La performance agorique dépasse les capacités de la cérébrique humaine qui semble toutefois capable de la maîtriser intellectuellement et de la superviser opérationnellement à travers le développement des techniques et machines informatiques.

C'est ce que l'on appelle la "singularité technologique", le pas en avant actuel de l'humanité, permise par la "renormalisation digitale" utilise un discours (logos) supporté par l'apport de la machine (techne). Une distinction venue du Moyen-Age s'impose alors entre :

  • une "techne" limitée au "comment" des choses : ce sont les nouvelles technologies.
  • une "episteme" tournée vers leur "pourquoi" : c'est l'approfondissement epistémologique qui nous fait pénétrer dans le discernement de la complexité, c'est à dire la simplification architectonique (discipline de la réalité) de la simplicité "effective" (c'est à dire qui nous est apparente dans ses effets).

NB : Une renormalisation mathématique est une élégance de raisonnement qui permet de s'affranchir d'un passage à l'infini. La renormalisation digitale consiste à considérer le continu perçu comme un discontinu réel, dès lors justiciable des mathématiques discrêtes et d'intellition (dégager les liens sous-jacents faisant sens).

L'architectonique

Nous sommes donc confrontés à la fois à :

  • un fort développement technologique que les Américains, particulièrement sensibles à la puissance technique et férus de contractions sémantiques, nous présentent souvent sous le nom raccourci de "singularité technologique". C'est un col à passer dans l'approche du "comment".
  • à la "renormalisation digitale" de la pensée humaine engagée depuis Henri Poincaré par les mathématiques, la physique, la cosmologie et l'extension agorique de la logique, qui entraînerait à cette singularité technologique pour traiter la complexité dans le cadre d'une " singularité épistémologique". Ici aussi c'est un col à passer dans l'approche du "pourquoi"

Il est donc convenable d'associer le problème posé et le moyen de sa résolution en parlant de "singularité architectonique", car toute singularité (le big-bang, la sémiotique, le syllogisme) est fondamentalement due à un approfondissement du "quoi". Nous sommes ici dans le "de quoi s'agit-il ?" de Foch.

  • Aristote, inventeur de l'architectonique comme discipline de la compréhension, en disait que c'est la science du politique, dont l'art est de conduire les hommes libres. Il définissait aussi l'homme comme un animal social : l'homme étend sa sociabilité en la facilitant par les machines qu'il a créé à son image (Wiener). Le besoin en devient de savoir quelle architectonie commune de base enseigner aux machines pour qu'elles soient non-pas au service de quelques uns, mais de chacun selon la multitude de ses paramètres culturels, sociaux, et personnels.
  • Pour cela, la difficulté fondamentale est d'aller au-delà des conditions initiales de l'être, du faire et du fait qui coopèrent à notre univers. Au pourquoi et au comment du "bit-bang", et donc au de quoi s'agit-il ?.